C'est l'histoire d'un pauvre... (Restos du cœur)

À l’aube du 40e anniversaire des Restos du Cœur, l’AFP propose une exposition photographique itinérante inédite, offrant un regard saisissant sur les visages de la précarité dans la France des années 1980 et ses « nouveaux pauvres », plus tout à fait nouveaux aujourd’hui, mais toujours plus nombreux.
Après Paris, c’est à Lille – où Pierre Mauroy facilita l’implantation du tout premier centre des Restos du Cœur à l’hiver 1985 – que l’exposition s’installe.
L’hôtel de ville de Lille ouvre ses portes à l’association née d’une “petite idée” de l’humoriste Coluche, qui fait émerger en 1985 l’espoir au milieu du chaos social.
Quarante images issues du fonds photographique de l’Agence France Presse et des objets et fac-similés de documents d’époque tracent un portrait de la France des années 1980, ses SDF, ses bidonvilles, ses vies cassées et ses manifestations pour réclamer des emplois.
C’est le début de l’ère du chômage de masse et l’apparition des « nouveaux pauvres », des « gens qui ne mangent pas à leur faim », des jeunes en peine pour s’insérer sur le marché du travail, des seniors frappés par le chômage de longue durée ou une retraite prématurée.
C’est dans ce contexte que surgissent les Restos du Cœur en 1985 et la troupe des Enfoirés en 1989, point de départ d’une mobilisation unique, sur la durée, d’un collectif d’artistes.
« Face à ces images d’archives, une série de portraits d’aujourd’hui vient souligner que la situation n’a guère changé, qu’elle s’est même accentuée et presque banalisée », relève Marielle Eudes, co-commissaire de l’exposition. « Une série qui permet aussi de s’interroger sur le regard que l’on pose 40 ans plus tard sur la pauvreté et la précarité. »
« 40 ans après l’implantation du tout premier centre des Restos du Cœur à Lille, il nous paraissait important que l’exposition puisse s’installer ici », souligne Patrice Douret, Président bénévole des Restos du Cœur. « Cette rétrospective rend aussi hommage aux nombreux bénévoles qui ont contribué dès les premiers jours – et qui continuent encore aujourd’hui dans cette région et dans toute la France – de faire vivre cette « petite idée » de cantine gratuite de Coluche. »