Pascal Engel interroge la place des notions de vérité, de norme et de savoir dans l’œuvre de Michel Foucault. Peut-on élaborer une éthique de la vérité sans distinguer celle-ci du dire-vrai, et en assimilant tout savoir à une forme de pouvoir ? Toute généalogie des normes du savoir nous conduit-elle à envisager ces dernières comme des constructions historiques, voire comme des fictions ? À l’heure de la « vériphobie » et du « bullshit » généralisés, les analyses de Foucault conservent-elles toute leur pertinence, ou faut-il repenser les liens entre savoir et émancipation politique sur la base d’un autre héritage, rationaliste et universaliste ?